Le premier salon consacré à la santé et à la sécurité au travail dans le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) s’est tenu avec succès, réunissant de nombreux acteurs du secteur privé, des syndicats et des représentants de l’État. À cette occasion, Monsieur Oumar Ndir, chef d’entreprise et président du Syndicat professionnel des entreprises et entrepreneurs du BTP du Sénégal, a livré ses impressions et formulé un appel fort à l’endroit des autorités.
« C’est un grand sentiment de satisfaction », a-t-il déclaré, saluant l’implication de la Direction de la Prévention des Risques Professionnels, notamment de sa directrice, Madame Diallo, qui a activement associé le syndicat à l’organisation du salon. « Nos entrepreneurs sont là, nos entreprises aussi, et le syndicat lui-même dispose d’un stand. Cela montre toute l’importance que nous accordons à cette initiative », a-t-il ajouté.
Un salon salué, une culture à renforcer car le président du syndicat a insisté sur la nécessité de pérenniser ce genre d’initiatives, soulignant qu’un événement similaire – le salon Préventica – avait existé par le passé avant de disparaître. « Ce forum permet de relancer une dynamique essentielle autour de la communication et de la présentation de solutions HSE (Hygiène, Sécurité, Environnement). Nous espérons qu’il deviendra un rendez-vous annuel fédérateur », a-t-il affirmé.
Dans un secteur souvent exposé aux risques, M. Ndir estime qu’il est temps de bâtir une véritable culture de la santé et de la sécurité au travail au Sénégal. « Le pays est en mutation, en pleine construction. Il faut impliquer tous les acteurs : les syndicats, les travailleurs, l’État… », plaide-t-il.
Appel au gouvernement : régler la dette et relancer les chantiers, au-delà des questions de prévention, Mr Oumar Ndir a profité de sa tribune pour interpeller les pouvoirs publics sur les difficultés financières qui paralysent le secteur. Il demande expressément que la dette due aux entreprises du BTP soit rapidement réglée par l’État et que les chantiers suspendus ou annulés soient réactivés sans délai.
« Ce sont des revendications légitimes. Le non-paiement des dettes et l’arrêt brutal des projets entraînent d’énormes manques à gagner pour les entreprises et des risques de faillite », a-t-il averti, tout en précisant que cette position est portée conjointement avec le Syndicat SMBTP, présidé par Kader Ndiaye. Les deux entités travaillent désormais à une future fédération nationale unifiée du BTP, dans l’intérêt aussi bien des entreprises que des travailleurs du secteur.
En conclusion, le président du syndicat a lancé un appel du cœur : « Il faut rompre avec la culture du fatalisme. Nous avons connu des effondrements tragiques. Il est temps de considérer que les ouvriers méritent d’être protégés, au même titre que les autres corps de métier. »
Ce salon aura, sans nul doute, servi de déclic pour replacer la santé et la sécurité au cœur des préoccupations du BTP sénégalais – un secteur vital pour le développement national.
Mamadou Touré senegalnews